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La méditation et le yoga

Publié le 17 mai 2020, par Nadeige

Peut-être venez-vous en curieux, on parle tellement de méditation, comment pouvons-nous la définir et la décrire ? et la pratiquer ? Mais peut-être venez-vous pour autre chose : en fait, si vous lisez cet article, la question serait plutôt : pourquoi la méditation ? Que pensez-vous trouver dans la méditation ? Et comment faire ?

La méditation est en vogue, preuve qu’on en a besoin ? Et laquelle utiliser ? l’orientale ? l’occidentale ? Qu’importe, les deux ayant le même objectif, le même fonctionnement, avec souvent les mêmes supports, ce qui importe c’est de suivre votre sensibilité…

Bon j’en viens au fait…*

Pourquoi pensez-vous avoir besoin de méditer ?

La méditation est à la mode, et c’est une bonne chose ! Pratiquée chez les bouddhistes pour avancer en sagesse (afin de se « libérer »), en occident on l’a adoptée car on s’est aperçu qu’elle pouvait nous aider (à défaut de devenir des sages). L’essentiel étant pour régler un problème, majeur ou mineur, mais un problème qui rend malheureux. Parce qu’on n’arrive pas à le régler, qu’il est récurrent, qu’il empire nos souffrances. Souvent des émotions en cause (colère, peur, empathie, …) ou addictions (vous aimez le chocolat ? un peu ? beaucoup ? lol), causes et/ou effets d’autres problèmes… En fait, tous les humains ressentent le même besoin : ne pas souffrir.

Mais par les bienfaits qu’elle apporte, on l’utilise aujourd’hui également dans des situations diverses : coaching, visualisations, bien-être, santé ; dans les domaines personnels, sportifs, de travail… Des domaines bien différents !

Qu’est-ce que la méditation ?

La première forme de méditation, celle sur laquelle vont pouvoir se baser les autres (on peut même dire l’autre, car toutes s’y retrouveront), et qui est donc la base, c’est la méditation de concentration. Avez-vous essayé de régler un problème sous le coup de la colère (à part casser le problème en deux d’un coup de marteau ?). Avez-vous essayé de comprendre ou même de lire un livre sous le coup d’une émotion forte ? L’esprit ne peut être en deux endroits en même temps, alors comme l’émotion emplit tout le cerveau, il ne peut s’atteler à la compréhension du texte (ou autre « défi » du moment).

Vous me direz ok, méditation de concentration, mais justement si je n’arrive pas à me concentrer ?

Justement, j’y venais : la méditation de concentration est tout « simplement » amener l’esprit au calme mental. Ce calme mental, cette concentration, nous fait vivre dans le moment présent, on n’est plus en train de penser aux choses qu’on craint ou qu’on désire (futur), ou regretter des moments (passé). Et pour y arriver, on utilise un support de concentration : le souffle (respiration), objet (bougie ? qu’importe), personne aimée ou inspirante (portrait…), posture (ouiiiii ! le yoga ! mais aussi la marche, manger,…), une visualisation, ou encore un mantra (« protection du mental », en sanskrit).

La respiration est ce qu’il y a de plus facile à faire partout, en n’importe quel moment, elle est gratuite, elle est efficace. Se concentrer sur sa respiration suffit pour amener son corps à se relâcher, son esprit se calmer, sa respiration à s’allonger, ce qui enclenchera un peu plus de calme intérieur. Bien entendu des pensées viennent nous perturber, elles sont normales, ça fait partie de notre statut d’être humain, il suffit de les accepter, sans s’y attarder. Il est même d’ailleurs difficile au début de s’apercevoir qu’on a suivi nos pensées ! Plutôt que s’en vouloir alors, se féliciter de s’en être aperçu et retourner à son souffle, ce qui permet un relâchement plus rapide, plus facile, que de se maudire d’avoir « encore raté ! ».

En yoga, on utilise la respiration pour s’entraîner au calme mental, par différents paliers (mais pas que).

Les postures sont également un outil du yoga. Elles ont au moins deux objectifs en rapport à la méditation :

1/ se renforcer et s’assouplir afin d’adopter la posture idéale pour méditer, sans que des douleurs dans le corps viennent nous perturber (se tenir le dos et la nuque droits sans tension, ce qui améliorera de même notre posture journalière !) ;

2/ en synchronisant la respiration dans le mouvement, on va arriver au calme mental ; la respiration calme dans une posture amène la pleine conscience, et donc la méditation. Cela devient un jeu, un plaisir, de même que le mouvement devient alors plus fluide…

Mais on peut effectuer cette méditation dans la marche en pleine conscience, ou n’importe quel acte, à partir du moment où il est réalisé en pleine conscience. On est conscient qu’on marche, on est présent, on est là. Conscient qu’on mange ce légume, on ressent pleinement le goût du légume… etc.

Pour reprendre et profiter d’une phrase (et mantra) de Thich Nhat Hanh (bouddhiste vietnamien qui a enseigné la pleine conscience en Europe) :

« En inspirant je calme mon corps.
En expirant je souris.
En restant dans le moment présent,
je sais que c’est un merveilleux moment. »

Et si vous le souhaitez, vous pouvez parfaitement tenter de réaliser vos mouvements de sport (course à pied, renforcement, mais pas boxe) en pleine conscience ! Ce qui vous amènera plein de points positifs : 1/ calme mental 2/ faire attention à nos gestes nous protège de mouvements qui peuvent être « dangereux » pour notre propre corps alors qu’innocents pour les autres 3/ réaliser un mouvement en étant concentré dessus fait travailler 2 fois plus le muscle !

Voilà ce qu’est la méditation de concentration : elle permet de ramener le corps et l’esprit au calme, au moment présent. Visualisez un instant votre état d’esprit quand vous êtes perturbé : vos pensées ressemblent à l’eau d’un lac boueux qui aura été remuée, on n’y voit plus rien… Quand le calme revient, quand la boue, le sable retourne au sol, l’eau redevient claire… Et vous savez ce que veut dire yoga ? lien, unir : unir le corps et l’esprit… top non ?

Cela demande un entraînement régulier, sans demander une logistique énorme ; marcher : on le fait souvent, respirer : tout le temps (c’est quand même mieux)… le tout étant peut-être de s’imposer un moment rien qu’à soi, 2’ par-ci, par-là !

Il faut quand même savoir que pour les bouddhistes, on estime qu’il y a 9 étapes pour arriver au calme mental, car 9 distractions sont à apprivoiser, et 6 forces mentales à développer pour nous aider à dépasser ces distractions (article à venir). Ces étapes sont représentées dans l’image ci-jointe, par la montée du chemin.

Une fois entraîné au calme mental, on arrive alors mieux à gérer nos émotions, à se concentrer quand on en a besoin. Mais on aura peut-être besoin-envie d’aller plus loin.

Parce qu’on a des habitudes, liées à nos actes, nos réactions, qui engendrent un cercle vicieux au point de ne plus réaliser ce qui est la cause et ce qui est l’effet, nous avons du mal à comprendre pourquoi nous sommes en colère, pourquoi on a toujours besoin de remplir notre estomac de ce chocolat ô combien délicieux mais douloureux sur la balance… Mais là aussi cela fera l’objet d’un autre article sur le 2e type de méditation.

 

Petit exercice ?

Respiration

Si vous voulez vous entraîner à la méditation de concentration avec la respiration, commencez par vous installer confortablement : sur une chaise, ou assis sur le sol, l’important étant d’avoir le dos droit (laisser circuler librement la respiration et l’énergie), la nuque dans le prolongement (afin de ne pas y générer de tensions) ; ne pas s’allonger, ce qui générerait peut-être une sieste impromptue !

Commencez par prendre conscience de l’air qui circule à l’entrée de vos narines, ressentez l’air qui glisse le long des muqueuses, à l’entrée, à la sortie, et remarquez que la sensation de fraîcheur est différente suivant que l’air entre ou sort !

Puis visualisez cet air qui entre, glisse dans l’arrière de la gorge, emplit vos poumons, nourrit votre corps.

Visualisez-le ressortir par le même chemin, en amenant à l’extérieur les toxines du corps…

Simplement cela : visualiser cet air, rempli d’oxygène, qui entre et nourrit votre corps, visualisez les parties de votre corps qui reçoivent cet air, et l’air rempli de toxines, qui ressort et ainsi nettoie votre corps.

Essayez d’avoir le même temps à l’inspire qu’à l’expire, sans forcer sur votre respiration.

Combien de temps ? ne vous imposez pas de temps minimum au départ : vous ne feriez que vous demander combien de temps il vous reste… Vous pouvez mettre une horloge avec un timing de 2′ (c’est long et c’est court !) qui vous enlèvera cette idée de timing. Et si vous arrêtez avant, qu’importe : vous avez fait le premier pas. Ressentez, appréciez, et recommencez au moment que vous prévoyez.

 

Avec un peu d’énergie ?

Vous êtes un peu fatigué, et avez peur de vous endormir avec cette visualisation…

Commencez de la même façon, puis une fois que vous « maîtrisez » la visualisation de l’entrée et de la sortie de l’air, visualisez votre colonne vertébrale, votre dos, visualisez qu’à l’inspire, tandis que l’air pénètre et nourrit votre corps, l’énergie monte le long de la colonne, du coccyx puisque vous êtes assis, jusqu’à la tête, et qu’à l’expire toute cette énergie nourrit votre corps (prenez conscience que du fait de visualiser cette énergie qui monte, votre colonne s’étire peut-être un peu plus vers le haut…).

 

Conclusion :

Accessible à tous, la méditation demande un peu de travail, surtout de la régularité, comme pour un sportif ! Elle apporte beaucoup de bienfaits, on dispose de beaucoup de choix dans les supports et les méthodes (toujours suivant votre sensibilité)… Alors n’hésitez plus à tester… !

 

*La méditation étant un vaste sujet, nous n’avons pas voulu, et n’en avons pas la prétention, la traiter de façon exhaustive. Nombre de spécialistes (philosophes bouddhistes, bouddhistes philosophes, philosophes occidentaux et spécialistes dans le médical, etc.) ont écrit sur le sujet. Notre objectif est plutôt d’indiquer ce que le yoga peut faire pour vous aider à méditer, étant justement un outil de méditation. Et pour reprendre une phrase du 14e Dalaï-Lama (océan de sagesse en sanskrit, s’il vous plait), la méditation est la même partout, ce qui diffère ce sont les professeurs qui l’enseignent.